Agriculteurs, si vous louiez vos hangars ? – Mon Hangar

Joris Baco lance Mon Hangar, une plateforme visant à offrir un revenu complémentaire aux exploitants !

1er juillet 2021 – La République du Centre – Anne-Laure le Jan

Mettre en relation les exploitants agricoles qui disposent d’entrepôts vides et des personnes souhaitant stocker leurs voitures, caravanes, camping-cars, bateaux, motos… C’est l’ambition de la start-up Mon Hangar, hébergée au Lab’O.

Soutenir financièrement les agriculteurs, confrontés à diverses crises. Voilà le premier objectif de la start-up Mon Hangar, hébergée au Lab’O Village by CA, à Orléans. Une plateforme solidaire imaginée par Joris Baco, un entrepreneur âgé de 32 ans.

1 – Dans quel but ?

La plateforme vise à mettre en relation, en quelques clics, des paysans qui disposent d’entrepôts inexploités et des personnes, professionnels comme particuliers, désireuses de stocker des véhicules – voiture, caravane, camping-car, bateau, moto… – dans un lieu sécurisé, durant une période allant d’un mois à un an.

« L’idée est de faire gagner de l’argent aux agriculteurs, alors que beaucoup peinent à obtenir des revenus convenables et/ou à transmettre leurs exploitations, faute de repreneurs » , explique le trentenaire, diplômé d’un master en entrepreneuriat, stratégie et marketing, de l’ICN Business school de Nancy.

2 – Comment ça fonctionne ?

Concrètement, l’exploitant agricole publie une annonce sur la plateforme, indiquant l’endroit où son bâtiment se situe, le type d’espace qu’il propose, sa superficie… Puis, Mon Hangar se charge de la recherche de locataire(s), de la rédaction du contrat, de la facturation ainsi que du service après-vente. « Nous souhaitons être pédagogues. L’idée est de lui mâcher le travail afin que la démarche ne soit ni chronophage ni complexe pour lui », assure Joris Baco.

Lancée il y a plus d’un mois, Mon Hangar répertorie déjà une centaine d’agriculteurs, établis en région Centre-Val de Loire, mais aussi en Île-de-France, Bretagne, Hauts-de-France… « Nous aimerions qu’entre 10.000 et 15.000 professionnels s’inscrivent d’ici quatre ans », souligne l’entrepreneur, qui précise que la plateforme sera accessible à tout public d’ici la fin de l’été.

3 – Quel modèle économique ?

Le modèle de cette start-up de l’économie sociale et solidaire repose sur l’aide apportée aux exploitants agricoles. « Nous prenons une commission sur le montant de la location, de 17 à 20 % environ, mais aucune du côté des agriculteurs, puisque notre volonté est de maximiser leurs revenus », détaille Joris Baco.

Alors que cinq personnes travaillent au développement de la plateforme, il souhaite embaucher une dizaine de salariés dans les deux ans à venir.

Si, à l’heure actuelle, l’activité se concentre dans l’Hexagone, Joris Baco envisage de conquérir le marché européen.

La start-up a également pour ambition, à terme, de proposer aux locataires des services complémentaires : l’entretien et le lavage des véhicules ou encore « la location de camping-cars entre particuliers dans une démarche collaborative avec les acteurs déjà en place ».

4 – Pourquoi s’installer à Orléans ?

« Pour un jeune entrepreneur, il n’y a rien de mieux qu’Orléans. C’est le top du top ! », lance le patron, dithyrambique. Originaire de Perpignan (Pyrénées – Orientales), celui qui a longtemps travaillé en région parisienne a suivi les conseils de ses amis, l’incitant à installer le siège de son entreprise dans le département. Il évoque de nombreux soutiens institutionnels, citant la Région Centre-Val de Loire, par le biais de son agence de développement économique Dev’up, le Lab’O ou encore AgreenTech Valley, association à laquelle Mon Hangar appartient depuis peu.

D’autres arguments entrent aussi en jeu. Le Loiret est « un important bassin d’agriculteurs, au cœur d’une région que beaucoup de personnes traversent pour se rendre sur leur lieu de vacances. Pratique pour y déposer caravane, camping-car ou bateau, donc. Enfin, le département est proche de l’Île-de-France, qui contient un gros vivier de futurs locataires. »

Parcours

Après son école de commerce, Joris Baco travaille dans l’équipe marketing de Webedia, la société détenant notamment AlloCiné ou jeuxvideo.com. Il monte ensuite Checklab, qui développe des algorithmes de reconnaissance d’objets permettant de détecter automatiquement un vêtement sur une photo ; puis Shopedia, une start-up proposant des solutions innovantes de e-commerce.

Le point de vue d’un exploitant

Olivier Lechevalier est exploitant céréalier dans l’Oise, non loin de Beauvais. Il fait partie des agriculteurs inscrits sur la plateforme Mon Hangar.

Le professionnel propose un bâtiment d’une surface de 400 mètres carrés, une ancienne étable, qu’il louait jusqu’ici à un paysagiste.

« Je retiens surtout l’aide apportée par Mon Hangar pour nous apprendre à valoriser notre bien. Il présente des avantages dont je ne me rendais pas compte jusqu’ici », explique celui qui a plus confiance en cette plateforme qu’en d’autres.

Olivier Lechevalier y voit aussi une façon « moins contraignante » de louer son bâtiment et espère, pourquoi pas, se faire de la publicité indirectement. « Peut-être que ceux qui stockeront leur véhicule chez moi auront envie d’acheter les produits de la ferme », explique-t-il.

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